Sotres, touchant le ciel dans les montagnes des Asturies

Sotres apparaît comme une vision, furtive mais certaine, au milieu de l’étreinte des montagnes. Le Massif central des Pics d’Europe abrite ce petit village, à plus de 1 000 mètres d’altitude. Loin de la mer, mais tout près du ciel, ce paradis, un parc naturel, émerge entre pics et vallées. C’est la demeure traditionnelle des bergers et ses troupeaux, encore visibles aujourd’hui dans les prairies verdoyantes. La saveur d’une tradition fromagère, enracinée dans les profondeurs des montagnes calcaires, guide le visiteur.

Se rendre à Sotres

Le village de Sotres dans les Pics d’Europe

Le village de Sotres dans les Pics d’Europe | Shutterstock

Sotres peut sembler éloigné de tout. Un sentiment d’éloignement dont il est difficile de se défaire, bien qu’il ne se trouve qu’à 19 kilomètres de Carreña, capitale de la région de Cabrales à laquelle il appartient. Quelle que soit la raison, la vérité est qu’à Sotres, la perspective change. La perception du petit et du grand, du haut et du bas, du bruit et du silence est transformée. Être dans le village le plus élevé des Asturies implique un avant et un après. Quelque chose que l’on peut déjà pressentir en empruntant les différents chemins qui y mènent.

En quittant Carreña, il est conseillé de s’arrêter et de visiter son église. C’est l’une des plus belles de la région. C’est un lieu où la légende perdure, attachée comme du lichen à la façade de l’église. On dit que la Vierge qui y repose est venue de Séville, amenée par un voisin, en échange de la récupération de sa vue. Mais la réalité qui entoure cette zone montagneuse est encore plus incroyable que l’histoire qui l’entoure.

Il est impressionnant de rejoindre Sotres par la route, en prenant Arenas de Cabrales comme point de départ. Un village qui détient le titre de Ville depuis 1910 et qui accueille aujourd’hui le concours de son célèbre fromage. Mais Arenas de Cabrales est bien plus que cela. Il s’agit avant tout d’un point stratégique, car il est considéré comme la porte d’entrée des Pics d’Europe.

Pic Urriellu à l'horizon

Pic Urriellu à l’horizon. | Shutterstock

Le pic d’Urriellu et les routes qui l’entourent attirent la présence constante d’alpinistes et d’amateurs de tourisme actif. Mais aussi des personnes qui aspirent à la paix de la montagne, à respirer l’air frais et à vivre les traditions préservées dans la région. Il est possible de se promener parmi les traditionnels hórreos et de profiter de la vue jusqu’à l’église Santa María de Llas. Découvrez ses peintures médiévales, essayez de deviner les armoiries de Cabrales, ou imaginez les usages ancestraux de l’if magique planté à l’extérieur.

Une grotte naturelle attend tous ceux qui souhaitent vivre la tradition de la fabrication du fromage depuis ses origines. Plus tard, la table étant prête, il ne reste plus qu’à se préparer à profiter. Visiter Sotres et ses environs, c’est aussi prendre rendez-vous avec une cuisine délicieuse, de la légendaire gastronomie de la région à son interprétation la plus moderne.

Sotres et ses environs

Les pâturages d'hiver de Texu, à Sotres

Les pâturages d’hiver de Texu, à Sotres. | Shutterstock

Quittant Sotres sur la route qui serpente dans une montée inoubliable depuis Poncebos, en hiver, l’image de village semble sortir d’une carte postale. Les cheminées des chalets rustiques qui offrent un abri aux visiteurs fument. Le chemin est accompagné du bruit sourd des aigles qui battent des ailes.

Les Pics d’Europe inondent le paysage de leur mysticisme. Après une ascension d’environ un kilomètre, on trouve les refuges de montagne appelés Invernales del Texu, qui rencontrent à leur tour ceux du Cabao. Ces bâtiments en pierre qui servaient d’abri aux bergers, à eux et à leurs troupeaux, gardent encore la chaleur de leur vie.

Image de la route du Cares

Image de la route du Cares. | Shutterstock

À Sotres, il y a aussi de l’espace pour vivre des aventures et réaliser des rêves. C’est le début et la fin d’innombrables itinéraires. Le village coexiste avec la célèbre route du Cares, 12 kilomètres impressionnants entre Poncebos, toujours dans les Asturies, et Caín, déjà dans la province de León.

Le pont Bolín et le pont Rebecos permettent de franchir le bel obstacle de la rivière et de s’arrêter quelques instants pour contempler l’impressionnant paysage. Le Naranjo de Bulnes, qui domine tout le village, veille sur le début du parcours, à Poncebos. S’en approcher, le regarder de face ou de côté, peu importe, est une expérience inoubliable.

A proximité, le petit village de Tielve offre également le rêve d’un isolement montagneux. L’église San Cristóbal préside une place principale sur laquelle est conservé un lavoir très ancien. Mais le véritable protagoniste ici est la rivière Duje, qui avance, enhardie par l’inertie de sa descente, depuis le cœur des Pics d’Europe. Dans cette zone, elle se repose, formant des piscines naturelles, parfaites pour se rafraîchir en été.

Tresviso, en Cantabrie

Tresviso, en Cantabrie. | Shutterstock

Sotres traverse un réseau de pics et de vallées, de lits de rivières, de gorges et de ravins. Des kilomètres de montagnes et de pentes, des forêts qui sont la porte d’entrée et la frontière naturelle entre les villages et les communautés. De l’autre côté d’une de ces frontières, au bout d’une route vertigineuse, attend ceux qui osent l’atteindre, Tresviso. Le village le plus isolé de Cantabrie est relié à Sotres par une route difficile, celle du Cares.


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