Pampaneira, un joyau tout en couleurs dans la province de Grenade

Pampaneira est l’un de ces villages méconnus de la province de Grenade où il est facile de se perdre en flânant dans ses rues pittoresques aux maisons blanches. Commune de la région de La Alpujarra (elle est divisée entre la province de Grenade et celle d’Almería), avec un peu plus de 300 habitants, où l’artisanat s’est taillé une place d’une valeur particulière.

La beauté naturelle du paysage qui l’entoure se déploie, car la plus grande partie de la commune est intégrée dans le Parc National de la Sierra Nevada. La zone urbaine de Pampaneira est située sur le versant sud de la Sierra Nevada, plus précisément dans le ravin de Poqueira, non loin des sommets de Veleta et Mulhacén. Un village jouissant de tous les éléments typiques de cette région, comme ses voisins Buvión et Capileira.

Brève histoire des origines de Pampaneira

Lorsque le Royaume de Grenade s’effaça face aux rois chrétiens en 1492, une partie de ses habitants partit se réfugier dans les Alpujarras, où ils restèrent près de 80 ans pratiquant leur langue, leurs coutumes et leur religion. C’étaient les Maurisques de Grenade, qui survécurent ainsi jusqu’à ce que le roi Philippe II envoie Don Juan d’Autriche les expulser.

Rues de Pampaneira

Rues de Pampaneira | Shutterstock

Pour repeupler les terres de l’Alpujarra, des habitants du royaume de Castille vinrent s’installer dans la région, qui comprenait aussi la basse Andalousie. Cependant, le nom de Pampaneira, ainsi que d’autres noms dans l’Alpujarra se terminant également en “eira”, vient du romance andalou ou mozarabe, ce qui signifie qu’ils existaient déjà avant la conquête castillane.

La Place de la Libertad

Place de la Libertad

Place de la Libertad | Shutterstock

Pampaneira se visite très facilement, car c’est un petit village où il suffit de se perdre dans ses rues pour que de beaux recoins apparaissent. Caractérisé par sa situation dans les montagnes, ses maisons montant en escalier, les tinaos si typiques de cette région (le tinao est une construction caractéristique de l’Alpujarra, un patio semi privée, semi couvert) et ses balcons débordant de plantes se traduisent par une promenade très agréable. On arrive ainsi à la Place de la Libertad, où la plupart des rues commencent et se terminent. C’est l’un des endroits les plus importants parmi tout ce qu’il faut voir à Pampaneira.

Las jarapas

Sur la place, il n’y a pas que des terrasses et des restaurants pour y déguster la gastronomie populaire telle que le plat Alpujarreño (patates a lo pobre– frites en rondelles avec ce que l’on a sous la main : oignons et poivrons, œufs au plat, jambon, boudin, longe de porc et chorizo), mais il y a aussi de nombreuses boutiques d’artisanat telles que celles de tissages des caractéristiques jarapas de l’Alpujarra, qui sont pour la plupart des tapis multicolores. Ce sont d’épais tissus de laine ou avec une trame de coton, de fibre synthétique, des tissus anciens… En plus des tapis, sur les métiers à tisser, on réalise aussi des couvertures et des rideaux…

Jarapas dans les rues de Pampaneira

Jarapas dans les rues de Pampaneira | Shutterstock

La simplicité et les multiples usages des jarapas ont fait qu’elles continuent à être fabriquées de manière artisanale. Pour connaître l’origine de la jarapa, il faut remonter au XVIe siècle, lorsque la population maure fut expulsée de l’Alpujarra. La population restée dans la région adapta et réutilisa les métiers à tisser utilisés par les Arabes pour fabriquer des soieries.

L’église de la Santa Cruz

Au centre de la Place de la Libertad se dresse l’église de la Santa Cruz. Le temple actuel est du XVIIIe siècle, plus précisément construit entre 1726 et 1730, comme l’indique l’acte de pose de la première pierre. La couleur ocre de la brique de ses murs et de ses tuiles frappe parmi tant d’édifices blancs. En 1728, on choisit les arbres  pour la couverture de l’église, un exemple de la façon dont l’architecture religieuse mudéjar se faisait encore à cette époque. Avec les temples des villes de Cáñar et Bayacas, c’est l’un des rares cas de plafond à caissons mudéjar que l’on trouve dans l’Alpujarra de Grenade.

Église de la Santa Cruz

Église de la Santa Cruz | Shutterstock

L’église de la Sante Croix est d’une seule nef et présente un spectaculaire plafond à caissons de style mudéjar, ainsi que quatre retables en bois datant des XVIIe et XVIIIe siècles. Une fois à l’extérieur du temple et en face de celui-ci se trouve la fontaine de San Antonio, connue sous le nom de La Chumpaneira, où l’on peut lire une légende sur l’eau de la fontaine qui aurait certaines propriétés ; si des célibataires en boivent ils devraient trouver une compagne sans trop tarder.

Flâner dans Pampaneira

Une rue avec son ruisseau

Une rue avec son ruisseau | Shutterstock

Depuis la Place de la Libertad, vous pouvez rejoindre la zone connue sous le nom de Barrio Bajo en suivant la rue Verónica, l’une des plus belles de Pampaneira. Elle est traversée par un petit canal par lequel passe l’eau d’irrigation. Ainsi, le bas quartier était autrefois destiné aux agriculteurs, car il était proche des terres agricoles. Les bergers vivaient dans le quartier d’en haut, à proximité des voies pour moutons qui menaient aux pâturages des montagnes.

Pampaneira

Pampaneira | Shutterstock

En continuant votre chemin, vous atteignez la rue Princesa, où vous pouvez voir le premier tinao entièrement développé qui couvre toute la rue. Après cela, vous pouvez descendre la rue Viso, où le village se termine presque. Vous trouverez là, un atelier de tissage où sont fabriquées les jarapas populaires.

Rues de Pampaneira

Rues de Pampaneira | Shutterstock

D’autres rues importantes sont la promenade García Lorca, où vous pourrez observer de belles vues sur d’autres villages voisins telles que Capileira et Bubión; la Calle Real, où voir les tinaos couverts de fleurs et les Terraos de las Cámaras, avec une excellente vue panoramique sur le village; La rue Cristo, où se trouve le Tinao del Pescado, car c’est là que le poisson provenant des villes côtières était vendu. Enfin, dans les rues de Pampaneira, il y a de nombreuses petites boutiques de familiales où vous pouvez acheter des jarapas, des friandises des céramiques, des charcuteries…

Le lavoir arabe

Lavoir arabe

Lavoir arabe | Shutterstock

Avant d’arriver au lavoir arabe, vous pouvez voir la fontaine du Cerrillo, avec trois tuyaux où l’eau coule sur un petit pilier. Par-dessous, se trouve le lavoir arabe, rue Cerrillo. Sur un plan rectangulaire et des arcs en plein cintre. Autrefois, c’était un point de rencontre très important, car il les femmes du village s’y rencontraient pour laver leur linge. Une anecdote : il a été utilisé comme décor dans le film espagnol Yerma.

Infos pratiques

Coordonnées

36°56′24″N 3°21′38″O

Distances

Grenade 68 km, Madrid 485 km.

Stationnement

Au centre-ville ou dans des parkings privés.

Altitude

1.058 m.

Population

321 (en 2019)

Une fois tout vu à Pampaneira, rien de tel que de profiter de ses fêtes. Le 16 janvier on y célèbre le Chisco de San Antón, le 3 février San Blas, les festivités de Santa Cruz ont lieu en mai et août et la fête de Mauraca, en novembre.

Le salon de l’artisanat, de l’agriculture et du tourisme d’Alpujarra s’est tenu le 12 octobre.


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