Étant une ville tellement conditionnée par son trésor jacobéen, beaucoup de gens visitent Saint-Jacques-de-Compostelle mais peu la découvrent vraiment. Peu de gens savent qu'à Saint-Jacques, il faut rester, car si cette ville était une personne, elle serait extrêmement accueillante. Une personne qui se souvient des histoires passées et qui cherche toujours à s'embarquer dans de nouvelles aventures. À Saint-Jacques, il faut rester pour profiter de ses rues bondées d'étudiants et des tavernes qui sentent la mer. Il faut profiter de sa vie et des nombreux plans qu'elle offre, même de cette pluie charmante et paresseuse qui tombe assez souvent dans la ville. Au fait, n'oubliez pas votre parapluie.
L'aspect le plus superficiel de Saint-Jacques-de-Compostelle, celui que l'on connaît au premier coup d'œil, celui qui entre par les yeux, celui qui conquiert de cette manière que la beauté a de conquérir. Saint-Jacques est bien connue pour sa place de l’Obradoiro et sa cathédrale. La superficialité, dans ce cas, a une valeur incalculable. Il faut tout de même aller à la place de Platerías pour bien observer la cathédrale, où, au Moyen Âge, les orfèvres se tenaient pour vendre leurs marchandises. D'où son nom. Il faut errer dans le centre historique sans carte pour découvrir des nouvelles optiques.
Pour apprendre à connaître un lieu, comme pour les gens, il faut flâner dans les rues, marcher sur ce que l'on a marché, poser beaucoup de questions et être toujours curieux et intéressé. Tout cela correspond bien à Saint-Jacques, une ville universitaire, une ville sainte, une ville du passé et de l'avenir. Une ville qui conserve ses traditions tout en se tournant vers l'avenir, elle offre de nombreux projets qui témoignent d'une personnalité centrée sur la culture et l'histoire, mais avec un espace clair pour la vie en société.
Cette belle pluie paresseuse donne lieu à des moments de calme absolu dans la ville. Le verbe "compostelanear" est l'un des secrets de Saint-Jacques, et il s'agit de manger, boire et discuter tout en regardant la pluie de l'autre côté des fenêtres. Bien sûr, cela peut se faire dans n'importe quelle ville du monde, mais vous ne devriez pas mettre les pieds à Saint-Jacques sans connaître ce terme, car ses habitants s'y accrochent avec la force avec laquelle il pleut parfois en Galice.
Visiter le marché d'Abastos est un bon moyen de s'intégrer parmi les habitants de Saint-Jacques. À cinq minutes de marche de la célèbre cathédrale, ce marché se compose de huit nefs proposant des produits locaux typiques. C'est l'endroit idéal, par exemple, pour acheter des pouces-pieds ou des pétoncles, qui peuvent également être préparés dans les bars du marché, pour les déguster immédiatement après l'achat. Une expérience gastronomique et communautaire.
Outre sa cathédrale, Saint-Jacques-de-Compostelle compte plusieurs autres monuments religieux à visiter. Le monastère San Martiño Pinario, sur la place de l’Inmaculada, dont la façade date du XVIe siècle, est l'un des lieux les plus intéressants à cet égard. À l'intérieur, outre le chœur et ses deux cloîtres, le monastère abrite un musée d'art religieux avec de peintures, de sculptures et de biographies de personnages historiques. Il convient également de noter la collégiale Santa María do Sar, construite en style roman au XIIe siècle sur les rives de la Sar. Ses énormes arcs-boutants extérieurs forment une première image impressionnante.
Le caractère universitaire de Saint-Jacques est extrêmement important pour comprendre sa personnalité, car chaque matin, après-midi et soir, les étudiants universitaires occupent les rues, les bars et les espaces verts de la ville. Une visite de cette université cinq fois centenaire s'impose donc. On peut y accéder grâce aux visites guidées qui passent en revue les lieux les plus emblématiques des différentes facultés et les coins qui ont fait de cette université l'une des plus importantes d'Espagne.
Saint-Jacques est une ville ancienne qui aime garder ses propres traditions, mais elle a un esprit jeune et aime expérimenter, innover. La Cidade da Cultura en est un exemple. Cette ville de la culture a suscité des controverses. Ses formes contemporaines et extravagantes peuvent être vues au loin depuis différents points de la ville. Cette petite ville de la culture abrite la bibliothèque et les archives de la Galice, ainsi que le musée du centre Gaiás, l'un des bâtiments les plus uniques de Saint-Jacques.
En revenant au centre, le musée-fondation Eugenio Granell ravira les amateurs d'art contemporain, car il abrite une importante collection d'art surréaliste. Il présente souvent des expositions temporaires qui amènent des mouvements d'autres pays et continents à Santiago. Eugenio Granell lui-même, originaire de La Corogne, a été celui qui a promu sa création.
On dit souvent que tous les endroits de la Galice ont leurs propres légendes, et le Mont do Viso rassemble de nombreux personnages qui sont les protagonistes de cette célèbre mythologie galicienne. Depuis le sommet de cet endroit, on peut profiter d'une vue panoramique parfaite sur la ville, les montagnes et les vallées environnantes. Si vous partez en randonnée, vous pourrez également profiter du folklore. Sur le chemin mythologique du Mont Viso sont représentés, sous forme de sculptures, des personnages tels que les lamies ou les sorcières galiciennes.
Parce qu'il est important de connaître l'origine pour comprendre le présent. Comme on l'a dit, Saint-Jacques est une ville ancienne dont la naissance, comme la ville qu'elle est aujourd'hui, est liée à la découverte des restes de l'apôtre saint Jacques, au début du IXe siècle. Les reliques de l'Apôtre et de ses disciples se trouvent dans un mausolée d'origine romaine sous l'autel principal de la cathédrale, à l'intérieur d'une urne en argent du XIXe siècle. Cette crypte peut être visitée, c'est donc peut-être le chemin le plus direct vers la première origine de Saint-Jacques, mais ce n'est pas le seul.
Le cas de Lugo, avec son ancienne muraille médiévale pratiquement intacte, est étrange, car il est habituel que, entrant dans l'ère contemporaine, celles-ci soient démolies pour favoriser l'expansion des villes. Saint-Jacques-de-Compostelle a démoli sa muraille au XIXe siècle, mais on peut encore en trouver des vestiges. Le plus évident est l'arc de Mazarelos, l'une des sept portes par lesquelles on accédait à la ville. Près de cet arc se trouve la fontaine de Santo Antonio, ainsi que la seule tour qui subsiste de la muraille.
La première muraille a été construite au Xe siècle, mais elle n'a pas duré longtemps : Almanzor l'a démolie lorsqu'il s'est approché de la ville, objet de ses désirs. Une deuxième muraille, de cinq mètres de haut et de deux mètres et demi d'épaisseur, a été construite au XIe siècle. C'est de cette deuxième tentative que sont conservés les vestiges de la muraille.
Le musée du Pobo Galego, situé au nord-est de la ville, présente des expositions permanentes et temporaires avec l’objectif de montrer la culture, les traditions et l'art de la Galice. Avec plus de 10 000 objets exposés, des bateaux de pêche aux costumes historiques, il réserve également des surprises architecturales comme le triple escalier hélicoïdal qui relie, comme ça arrive toujours à Saint-Jacques, passé, présent et futur. Dans ce musée, situé dans l'ancien couvent San Domingos de Bonaval, datant du XIIIe siècle, reposent les restes de figures importantes de la culture galicienne, comme Rosalía de Castro. C'est le Panthéon des Galiciens illustres.
Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirais qui tu es, dit le proverbe, et bien que les environs ne déterminent pas la personnalité d'un lieu, le contexte géographique est important pour comprendre l'endroit où l'on se trouve. Dans ce cas, on peut presque sentir la mer depuis Saint-Jacques. Les miradors et les montagnes proches ayant déjà été explorés, il est temps d'explorer des coins plus éloignés.
Visiter les Rias Baixas est presque obligatoire. Une excursion à Noia, un magnifique village médiéval situé à une demi-heure de route, constitue une bonne première approche de cette région populaire et authentique de la Galice. Il est essentiel de comprendre la relation entre la terre et la mer si l'on veut partir avec le sentiment de l'avoir connue. Vous devez donc prendre la route, car les Rias Baixas vous attendent à bras ouverts.
Une autre alternative tout aussi suggestive consiste à découvrir les petites villes et villages éparpillés autour de la capitale, comme c'est le cas d’A Ponte Maceira. De nombreux pèlerins connaissent ce village sur leur chemin vers Finisterre. Il est situé à seulement vingt minutes de Saint-Jacques. C'est une excellente façon de terminer ce voyage, même si l'essentiel a déjà été dit. Vous devriez rester à Saint-Jacques-de-Compostelle pendant le plus grand nombre de jours possible.