La Muraille rouge, une touche de couleur à Calpe

Caché et camouflé dans l’environnement naturel de Calpe, l’un des bâtiments les plus fascinants non seulement de la Communauté valencienne, mais de toute la péninsule, surplombe la mer Méditerranée. La Muralla Roja ou Muraille rouge, un complexe de logements conçu par l’architecte Ricardo Bofill, est devenu depuis sa construction l’un des sujets les plus discutés de la région. Tout au long de son histoire, il a fait l’objet de controverses et de louanges à parts égales.

Escaliers de la Muraille Rouge à Calpe

Escaliers de la Muraille Rouge à Calpe. | L’Espagne Fascinante

Influencée par les styles nord-africains et l’essence arabe, la Muraille rouge rompt avec le reste des constructions environnantes par sa gamme de couleurs risquées et frappantes. Pour ses formes aussi, qui, jouant avec la géométrie, parviennent à élaborer tout un labyrinthe de ponts et d’escaliers. Tout cela en a fait l’un des lieux les plus recherchés aujourd’hui par les artistes et les influenceurs des médias sociaux.

Son auteur, Ricardo Bofill, a voulu représenter dans ce dessin une forte influence arabe tout en apportant les techniques post-modernistes de l’époque. Le résultat est un bâtiment qui ne passe pas inaperçu et qui, ces derniers temps, a mis la côte de Calpe dans la ligne de mire.

L’architecture révolutionnaire de la Muraille rouge

La Muraille Rouge de Calpe

La Muraille rouge de Calpe. | Shutterstock

La Muraille rouge est composé d’un total de 50 appartements répartis de manière apparemment désordonnée. Ils sont entourés d’un immense mur rouge qui rompt le paysage et fait référence aux maisons en pisé que l’on trouve en Afrique du Nord. Son influence dans le style méditerranéen arabe s’entrechoque et s’enrichit, se mêlant à des structures et des thèmes modernes qui lui donnent un air d’un autre temps.

La base de ce bàtiment s’articule autour de la forme d’une croix grecque. Cependant, l’ensemble du réseau de blocs environnants rend le plan de cette architecture irrégulier et chaotique. Son réseau de ponts, d’escaliers et de passerelles aux formes géométriques rompt la symétrie et donne l’impression d’un labyrinthe.

Quant à la gamme chromatique choisie, il convient de noter que le rouge des murs est contrasté par des tons allant du rose au bleu et au violet. Une gamme de tons pastel chauds et froids qui contrastent avec l’environnement naturel de la mer et le vert de la végétation, et se démarquent dans la linéarité du reste des bâtiments voisins.

L’inspiration et l’œuvre de Ricardo Bofill

Les terrasses de cet ensemble architectural

Les terrasses de l’ensemble architectural. | Shutterstock

L’auteur de cette construction renommée et dont on parle beaucoup est l’architecte catalan Ricardo Bofill, qui a commencé à concevoir et à ériger cet important projet architectural en 1968. Dans toutes ses créations, Bofill se caractérise par sa forte influence arabe et, à cette occasion, il a voulu la mêler à l’esthétique méditerranéenne.

Tout au long de sa carrière, Ricardo Bofill a su mêler les styles architecturaux de l’Afrique du Nord aux tendances post-modernes les plus innovantes. Il est l’auteur d’autres bâtiments caractéristiques tels que l’hôtel W à Barcelone ou le quartier Gaudí à Reus. À tel point qu’en 1963, il a fondé Ricardo Bofill Taller de Arquitectura, qui se concentre sur le design urbain, la décoration intérieure, l’architecture et les extérieurs. Lorsqu’il a déménagé son atelier à Paris, il a été nommé docteur honoris causa par l’université de Metz.

Lors de la conception de la Muraille rouge, Bofill s’est inspiré de l’esthétique des maisons en pisé d’Afrique du Nord avec des touches arabes. Ce n’est qu’en 1972 que la construction de l’aménagement a été achevée et en 1973, les voisins ont commencé à habiter leurs maisons. La Muraille rouge se trouve dans le quartier de La Manzanera à Calpe et offre une vue spectaculaire sur la mer Méditerranée et l’imposant Peñon d’Ifach.

Vue de l'imposant Peñon d’Ifach

Vue de l’imposant Peñon d’Ifach. | shutterstock

Les avis autour de la Muraille rouge jusqu’à aujourd’hui

La Muraille rouge est un bâtiment qui, de par sa taille, ses couleurs et sa forme, ne passe pas inaperçu. Ces facteurs ne sont pas les seuls qui, au fil des ans, ont suscité des débats entre les gens. Dans un premier temps, cette urbanisation est apparue comme une proposition esthétique et visuelle pour la côte de Calpe et comme un modèle de logement pour favoriser la coexistence et la communauté.

Précisément, tout ce réseau labyrinthique a pour fonction de guider les habitants vers les espaces communs, comme la piscine ou les patios. Ce modèle devait mettre fin aux constructions linéaires, plates et individualistes de la zone, mais il a fini par rester un cas isolé, se démarquant fortement par rapport aux bâtiments de la zone.

La Muraille Rouge à Calpe

La Muraille rouge à Calpe. | Shutterstock

C’est précisément à cause de ce facteur que de nombreuses personnes étaient initialement contre la Muraille rouge, arguant qu’elle rompait l’harmonie et entrait en conflit avec l’environnement maritime et végétal. Cependant, bien qu’elle soit tombée dans l’oubli pendant quelques années, c’est la mondialisation et les médias sociaux qui ont fait de ce bâtiment l’un des plus célèbres d’Espagne.

Aujourd’hui, la Muraille rouge est devenue un phénomène viral. Des centaines de personnes ont voulu se faire photographier sur l’un de ses escaliers caractéristiques aux tons pastel. Cependant, l’accès après ce boom social est restreint. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’appartements où vivent des personnes. La bonne façon de voir de près ce bâtiment spectaculaire est de demander l’autorisation de filmer et de photographier. Ou en louant l’un des appartements bien sûr.


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