Les Templiers les plus célèbres d’Espagne : un aperçu de l’Ordre dans la péninsule

L’Ordre du Temple a été l’ordre religieux et militaire le plus étudié à travers l’histoire, fascinant à la fois les romanciers et les historiens. Parler de l’Ordre des Pauvres Chevaliers du Christ du Temple de Salomon, connu sous le nom d’Ordre du Temple, c’est parler de l’un des plus puissants ordres militaires chrétiens du Moyen Âge.

Il a été fondé en 1118 pour protéger les fidèles et sauver Jérusalem de l’occupation turque. Bien que la plupart d’entre eux aient connu une fin tragique au bûcher, les Templiers espagnols n’ont guère été punis grâce à la protection des monarchies locales. Le refuge qu’ils avaient dans la péninsule était la couronne d’Aragon, et aussi le nord de l’Espagne, où ils ont toujours eu une situation privilégiée.

Autour de ces chevaliers, il y a un grand halo d’ésotérisme, de légendes et d’énigmes. En Espagne, l’Ordre du Temple avait une grande importance. Son héritage est encore vivant dans les châteaux, les églises, les monuments et dans de nombreux romans où leurs exploits sont racontés grâce aux Templiers espagnols les plus populaires.

Ramon Berenguer III, le premier Templier espagnol

Ramón Berenguer III, premier Templier espagnol

Ramón Berenguer III, premier Templier espagnol | Shutterstock

En 1127, les Templiers arrivent en Aragon, entretenant depuis lors une relation étroite avec le comte Ramon Berenguer III, marié à l’une des filles du Cid Campeador. Ce dernier collabora à de nombreux dons et privilèges pour l’Ordre et y accéda en 1130.

Le comte de Barcelone, proche de la mort, décide de rejoindre les Templiers pour deux raisons principales. Tout d’abord, pour purifier ses péchés et être accepté par Dieu. La deuxième raison était que les Templiers pouvaient s’installer dans la péninsule et expulser les musulmans. Il est ainsi devenu le premier Templier espagnol.

Dans son testament, il donne le château de Grañena de Cevera aux Templiers. Cette action a fait de lui un personnage de grande importance historique pour son aide à l’Ordre, collaborant ainsi à son implantation en Espagne.

Guillem de Montredon, maître de l’ordre au château de Monzón

Bastion frontal du château de Monzón

Bastion frontal du château de Monzón. | Shutterstock

Guillem de Montredon était l’un des Templiers les plus importants de la péninsule. Il a rejoint l’Ordre du Temple en 1203. Des années plus tard, il est nommé commandant de Gardeny, l’un des centres templiers de la couronne d’Aragon. Il est ensuite nommé commandant de Masdeu à la cour du roi Pierre II, qu’il accompagne dans ses campagnes militaires.

À la mort du roi, il est nommé maître d’Aragon, de Catalogne et de Provence en 1213, et il acquiert alors un rôle essentiel. L’enfant Jacques était détenu par Simon IV de Montfort, et fut libéré après des négociations à Rome avec le pape Innocent III, qui le libéra et le remit à l’Ordre.

Dès lors, le templier Guillem de Montredon fut le protecteur et l’éducateur de Jacques Ier et de son cousin germain Ramon Berenguer V au château de Monzón. Il est toujours resté aux côtés de Jacques, étant son fidèle conseiller jusqu’à sa mort à Barcelone.

Arnold de Torroja, un Templier catalan de grande importance

Vue de Tortosa depuis le château de Suda

Vue de Tortosa depuis le château de Suda | Shutterstock

Arnaldo de Torroja, connu sous le nom d’Arnau de Torroja, était un chevalier catalan, issu d’une famille noble de Solsona. Il est entré dans l’Ordre en 1180 et en a été le neuvième Grand Maître. Il a appartenu à la cour de Ramon Berenguer IV et a participé à la conquête de Lérida et de Tortosa sur les Arabes.

À ce titre, il entre dans l’Ordre du Temple, choisi pour succéder à Eudes de Saint-Amand comme Grand Maître dans la province d’Aragon et de Provence. Il se rend en Terre sainte à trois reprises pour différentes campagnes militaires et négocie une trêve avec Saladin, l’un des grands gouverneurs du monde islamique.

En 1184, il est la plus haute autorité de l’Ordre. Il se rend ensuite à Vérone pour rencontrer le pape Lucius afin d’obtenir le soutien des États latins en raison de la puissance militaire croissante de Saladin. Cependant, au cours du voyage, il tombe malade et meurt à Vérone en 1184.

Gilbert Hérail, l’un des plus jeunes Templiers

Alfambra

Alfambra | Shutterstock

Le Templier Gilbert Hérail est né en Aragon, descendant d’une noble famille militaire. Il est entré très jeune et a été nommé Grand Commandant. Des années plus tard, en 1193, il est élu Grand Maître de l’Ordre, devenant ainsi le douzième.

Il a été impliqué dans une grande dispute avec le pape Innocent III. Le pape confirme les privilèges accordés à l’Ordre, mais Gilbert décide de maintenir la paix entre musulmans et chrétiens. À cause de cela, les tensions entre les Templiers et les Hospitaliers augmentent, ces derniers en profitant pour récupérer des châteaux et quelques terres.

De plus, durant son mandat, l’Ordre a participé à la Reconquête de la péninsule. Suite à cela, le roi Alphonse II d’Aragon, remerciant les Templiers pour leurs services, fit don de la forteresse d’Alfambra. En 1200, Gilberte meurt, juste au début de la quatrième croisade.

Pedro de Montaigú, maître de la troisième croisade

Vue aérienne du château de Miravet, l'un des châteaux les plus importants pour l'Ordre

Vue aérienne du château de Miravet, l’un des châteaux les plus importants pour l’Ordre. | Shutterstock

Pedro de Montaigú est né en Aragon et a rejoint l’Ordre en 1218, lorsqu’il est arrivé à Acre pendant la troisième croisade. Il était le quinzième Grand Maître des Templiers. Il a également fait partie de la croisade de Navas de Tolosa et a été maître de Provence, de Catalogne et d’Aragon.

Avec le roi Jean de Brienne, régent de Jérusalem, il conquiert Damiette, rejoignant ainsi l’Ordre. Il a été un Templier jusqu’à sa mort en 1232, étant d’une grande importance en raison de ses compétences de combat.

Berenguer de Cardona, avant-dernier maître d’Aragon

Le Templier Berenguer de Cardona fut l’avant-dernier Maître de la Couronne d’Aragon, il a géré toutes les possessions de l’Ordre dans cette zone de la péninsule jusqu’à ce que le Pape Clément V le supprime en raison des pressions du roi français Philippe IV.

Il participe aux conquêtes des musulmans en Murcie et supervise la défense des châteaux de Caravaca et de Cehegín. En 1294, il est nommé gardien des chrétiens de Tunis, mais renonce à tout droit au nom des Templiers. En échange, il a demandé les droits sur Peñíscola, Ares et Cuevas de Vinromá. Il s’est rendu à Chypre à plusieurs reprises, car c’était un point stratégique pour l’ordre de conquérir Jérusalem. Il est mort ici en 1307.

Château de Caravaca, défendu par Berenguer de Cardona

Château de Caravaca, défendu par Berenguer de Cardona | Shutterstock

Cette année-là, le roi de France accuse les Templiers d’hérésie, les conduisant au bûcher et mettant fin à leur existence. En Espagne, cependant, la fin de l’Ordre a été très différente. Bien que ne croyant pas aux accusations, ils ont obéi aux ordres par obéissance à Rome. Ils confisquent les biens des Templiers, mais ne les brûlent pas au bûcher. Ils continuent à agir avec eux pour gagner la lutte contre les musulmans dans la péninsule, mais sans utiliser le nom de l’Ordre du Temple.


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