Il est extrêmement complexe d'essayer d'expliquer ce qu'est la Galice, d'autant plus que les définitions et les descriptions les plus classiques doivent être accompagnées des sensations que l'on éprouve directement en respirant l'air de la Ribeira Sacra ou en écoutant l'océan sur la Costa da Morte pour la comprendre vraiment. Mais faisons un essai.
Pour comprendre ce qu'est la Galice, il faut d'abord comprendre son passé. C'est pourquoi la première image est celle du camp celtique de Santa Trega, datant du IVe siècle avant J.-C. Situé sur une colline de la province de Pontevedra, en face de l'embouchure du Miño, à la frontière qui sépare la Galice du Portugal, il constitue également un mirador fantastique. Mais, avant tout, c'est un lieu historique.
Autre image du passé : les pallozas de Piornedo, dans la province de Lugo. Ces maisons, vraisemblablement d'origine celtique, ont été utilisées jusqu'au XXe siècle. Piornedo est l'un des coins les plus authentiques de la chaîne de montagnes Ancares. | Shutterstock
Les Romains ont également laissé leur empreinte sur la communauté. Un bon exemple de cela, et de la richesse de la nature galicienne, se trouve dans la province d'Orense et les nombreux bains thermaux dont on peut profiter.
Autre exemple romain, mais absolument nécessaire : la muraille de la ville de Lugo. Elle est conservée pratiquement dans son intégralité. C'est un exemple unique au monde. | Shutterstock
Autre monument que vous ne trouverez nulle part ailleurs : la Tour d'Hercule, le plus vieux phare du monde. Patrimoine mondial, il est situé à La Corogne et doit être visité. | Shutterstock
Ces Romains croyaient que Fisterra était la fin de la terre et c'est ainsi qu'ils l'appelaient. Un lieu de pèlerinage, le coucher de soleil le plus populaire de la géographie espagnole, un coin sacré, beau, plein de nuances... On ne se lasse pas de terminer ses journées ici. | Shutterstock
Plus d'histoire : la tour de San Sadurñino, dans l'intéressant village de Cambados, province de Pontevedra. Ses ruines rappellent les nombreuses batailles qui ont été menées, par exemple contre les Vikings. Construite vers le Ve siècle sur un site plus ancien, elle fait l'objet de nombreuses légendes. Il s'agissait d'un phare pour ceux qui arrivaient de l'autre côté de l'océan et aussi d'un moyen d'alerter les voisins de l'arrivée de quelqu'un. Un lieu chargé d'histoire.
Bien sûr, le lieu le plus chargé d'histoire est sans doute Saint-Jacques-de-Compostelle. Depuis que la tombe supposée de l'apôtre saint Jacques a été découverte au IXe siècle, le pèlerinage vers le site n'a pas cessé. De plus, le nombre de pèlerins augmente chaque année. Par foi et par expérience, le Chemin de Compostelle est, dit-on, quelque chose que l'on doit faire une fois dans sa vie. C'est aussi un bon moyen de comprendre l'hospitalité des Galiciens.
Ce que l'on trouve le long du Chemin de Compostelle, et en Galice en général, ce sont de nombreux cruceiros. On dit qu'il y en a plus de 10 000. Celui de la photo est situé sur la plage de Fontaiña, à Vigo.
Une autre image typique est celle des hórreos. Ce sont les greniers traditionnels du nord-ouest de l’Espagne pour se protéger des rongeurs. Sur la photo, ceux de Combarro, dans la province de Pontevedra.
Et encore plus d'histoire galicienne : le palais Ibáñez, à Ribadeo, est un monument de style néoclassique, du XVIIIe siècle, qui nous rappelle comment la société galicienne était structurée il n’y a pas si longtemps.
Le Palais d’Oca, avec ses petits monuments et ses jardins, est l'exemple le plus admiré de ce type de maisons d’agrément dites pazos en Galice.
Comme Combarro, il existe de nombreux petits villages que l'on peut visiter pour découvrir la valeur, la richesse et la beauté de la vie rurale. Sur la photo, Allariz, province d'Orense.
Ponte Maceira, dans la province de La Corogne, un village beaucoup plus petit, mais tout aussi stimulant. Dans ce village d'à peine une centaine d'habitants, vous pourrez profiter de la nature, de l'histoire et de la tranquillité caractéristiques de la région.
Autres lieux de pèlerinage : le sanctuaire de San Andrés de Teixido. Un célèbre dicton galicien témoigne de son importance : A San Andrés de Teixido vai de morto o que non foi de vivo. Allez-y en tant que vivant ou vous le ferez après la mort.
Il est impossible de comprendre la Galice sans la relation entre la mer et l’être humain. Sur la photographie, le port de Corcubión en est un bon exemple.
L'estuaire de Pontevedra, rempli de tables d’élevage de moules, est également une image mythique. La Galice ne peut pas non plus être comprise sans sa gastronomie, et sa cuisine est largement basée sur les fruits de mer.
Nous restons en mer pour offrir cette image des îles Cíes. La côte galicienne est parsemée d'îles et d'îlots, dont certains sont également à voir absolument. C'est le cas du parc naturel maritime-terrestre des îles de l'Atlantique, un paradis.
Ces îles, d'ailleurs, peuvent être bien appréciées depuis le Cabo do Home, qui sert de base pour connaître en profondeur ce paysage plein de phares et de vues de rêve. Cet endroit particulier est situé tout près de Vigo. | Shutterstock
À Vigo, il faut rester pour parler d'une ville en croissance continue qui a su trouver un équilibre entre sa partie industrielle et son quartier ancien. Depuis son magnifique château, vous ne pouvez pas manquer les vues.
Toujours sur la côte, l'image la plus impressionnante est peut-être obtenue sur la plage dite des cathédrales, à Lugo. Ces formations rocheuses attirent des milliers de personnes chaque année.
La Galice ne se résume pas à la côte : à l'intérieur, la terre sacrée connue sous le nom de Ribeira Sacra offre des paysages spectaculaires. Ce coin particulier, le Balcón de Madrid, est associé à une histoire de grande valeur : c'était l'endroit où les Galiciens avaient l'habitude de dire au revoir à leurs proches qui partaient pour Madrid.
La Ribeira Sacra s'étend entre Orense et Lugo, les rivières Sil et Miño façonnant le paysage. C'est l'origine de la viticulture dite héroïque, avec ces terrasses sur des pentes impossibles.
Cette terre sacrée ne peut être comprise sans son impressionnant ensemble roman, car c'est une région qui regorge de monastères et d'églises. Historique et magnifique, voici le monastère Santo Estevo, situé à côté du village du même nom, depuis l'un des miradors de la comarque.
Le parc naturel de Fragas do Eume est un espace naturel protégé et permet de mettre en évidence, une fois de plus, la diversité naturelle existant en Galice. Il n'est pas difficile d'avoir l'impression d'être dans une histoire fantastique.
L'un des secrets les mieux gardés des Rías Baixas, outre ses plages de sable blanc et ses eaux turquoise, est cette forêt luxuriante située à une demi-heure de Pontevedra.
Autre paysage presque irréel : la cascade d'Ézaro, une chute d'eau formée par la rivière Jallas qui se jette dans l'océan.
La chaîne de montagnes d'O Courel abrite des vallées comme celle-ci. Les vallées de Galice, en général, méritent d'être découvertes et parcourues.
Dans toute la Galice, l'une des races les plus remarquables est la vache Rubia galega (rousse de Galice). La viande a une saveur intense avec une bonne infiltration de graisse jaune. Cette couleur caractéristique est due à l'alimentation naturelle des animaux.
Il y une grande variété de produits en Galice liés à l’océan. Des fruits de mer à déguster dans les différentes villes côtières de la région. Homard galicien et langouste, pétoncles noirs Saint-Jacques, poulpe, araignée de mer, pouces-pieds, huîtres, palourdes... La liste est infinie.
Cette galerie se termine par l'escalier en colimaçon à l'intérieur du Museo do Pobo Galego, à Saint-Jacques-de-Compostelle, où l'on découvre l'histoire, la culture et le caractère de cette communauté unique dont on a l'impression de ne jamais se lasser.