37° 15′ 0″ N, 6° 57′ 0″ W
Toute entourée de marais et de joncs, Huelva est au sein d’un spectaculaire paysage fluvial où débouchent les fleuves Tinto et Odiel, qui lui confèrent un microclimat particulier.
La visite des centres d'interprétation, des musées, de la cathédrale et des espaces publics que nous détaillons dans la section Les incontournables de Huelva peut prendre plus d'une journée. Pour comprendre le rôle fondamental de la région dans le voyage de Colomb, il vous faudra traverser la rivière et visiter les villes de Moguer et de Palos de la Frontera le lendemain. Pour continuer l'escapade, les amateurs des oiseaux devront avoir de bonnes jumelles, car à proximité se trouvent : le site naturel des Marais de l’Odiel, le site naturel Estero de Domingo Rubio, la Lagune de Las Madres y Palos sans oublier le Parc naturel de Doñana.
Huelva a un passé très lointain qui en fait l'un des plus anciens établissements du sud de la péninsule. Les Tartessiens y ont vécu entre 3000 et 2500 av.J.-C. Puis les Phéniciens la surnomment comme Onoba (vers 1000 av. J.-C) mais ensuite remplacés par les grecs, les puniques et les romains.
La présence des Arabes serait plus durable. Ils la nomment alors comme Güelbah. En l'an 713, elle est prise par le chef militaire Muza. La colonie fut longtemps divisée en deux noyaux bien différenciés : celui de la ville actuelle et celui de l'île de Saltés (anciennement Xaltis). Tous les deux furent fortifiés et plus tard, à Güelbah, des chrétiens construisirent leur château sur la citadelle musulmane.
En 1012, lors de la dissolution du califat de Cordoue, le chef militaire Abd al-Azīz al-Bakrī fonde le royaume de Taïfa dans ce qui s'appelait alors Umba. Jusqu'à ce que en 1052, elle est conquise par le célèbre Al-Mu`tadid, roi de la Taifa de Séville, puis prise par les Almoravides, remplacés par les Almohades. Pendant quelques années, elle faisait partie de la Taïfa de Niebla, jusqu'à ce qu'elle est reconquise par le chevalier Íñigo de Mendoza en 1238, qui est obligé de se retirer.
En 1262, lorsqu'elle est définitivement conquise par le monarque castillan, Alphonse X. Elle est repeuplée avec des colons de Leon et de Galice, c’est pourquoi on dénomme la “ Banda Gallega ” la ligne formée par cette forteresse et les autres forteresses frontalières entre le Royaume castillan de Séville et le Portugal. La possession de la forteresse est confiée à plusieurs chevaliers. En 1351, les droits de seigneurie sur la ville sont confiés au chevalier Juan Alonso de la Cerda, les transmettant à ses descendants. En 1466, ce sera l'objet d'un différend entre les maisons nobles de Medinaceli et de Medina-Sidonia; cette dernière voit enfin ses droits reconnus en 1509, en échange du paiement de dix millions de maravédis aux Medinaceli.
Depuis 1492, Huelva joue un rôle important dans le contexte de la Découverte et de la Conquête du Nouveau Monde. De nombreux marins étaient originaires de Huelva, tels que Juan Álvarez, "El Manquillo" de Huelva, Esteban Rodríguez et, surtout, Alfonso Pérez Nizardo, découvreur de l'Île de la Trinité.
À la fin du XVIe siècle et surtout au siècle suivant, la ville cesse de se développer et subit de nombreuses fluctuations qui réduisirent considérablement sa démographie et son influence. La poussée d'autres villes andalouses telles que Cadix et surtout Séville relègue Huelva à une place secondaire. En outre, la peste et les conflits avec le Portugal déciment et affectent la population. En 1650, une épidémie de peste se détache et tue la moitié des habitants. Il y eut tellement de morts que Philippe IV, en 1658, déclare la ville libre de l’enrôlement des hommes dans l'armée et la marine.
En 1755, le terrible tremblement de terre de Lisbonne fut ressenti dans la ville. La majeure partie des bâtiments de Huelva disparaissent. Cependant, au cours du même siècle, elle s’assure comme ville portuaire et maritime, bénéficiant du déménagement de la Casa de Contratación à Cadix (Institution pour gérer le trafic avec les Amériques).
À partir de 1810, Huelva devient un front de guerre contre les Français. Depuis son port, on porta secours à la ville de Cadix assiégée, étant ensuite attaquée par les troupes du duc d'Aremberg qui dut se retirer après la capture de l’un des convois.
Au XIXe siècle, la ville continue à se développer grâce à la proximité des exploitations de cuivre, devenant une ville industrielle. Le capital investi provenant principalement d’Angleterre, influence énormément la ville avec le style propre des anglais. En 1833, Huelva devient la capitale de la province, se séparant du royaume de Séville.
À partir de 1874, l’exploitation des gisements à Minas de Riotinto parmi d’autres, entraîne des investissements dans les chemins de fer. L’arrivage d’ingénieurs et de techniciens contribuent à la prospérité de la ville.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Huelva fut le point de rencontre de nombreux citoyens britanniques et allemands liés au secteur minier, ce fut le théâtre de guerres entre espions des puissances en conflit, de sabotages contre des navires marchands alliés, y compris le bombardement aérien de certains d’entre eux. Le 30 avril 1943, un sous-marin anglais laisse dans les eaux de Huelva le corps d'un marin anglais avec des documents sur les préparatifs de l'invasion alliée dans les Balkans et en Sardaigne, pour tromper ainsi les Allemands.
L'opération Mincemeat (viande hachée) fut un succès puisque les autorités espagnoles remirent le corps au consul britannique trois jours après l’avoir trouvé, sans l'informer qu'ils avaient donné les documents aux Allemands. Entre 1960 et 1981, l’industrie chimique se développe dans les environs de la ville, ce qui produit une industrialisation accélérée et une augmentation démographique.
Ayant subi de nombreuses destructions lors des guerres et des tremblements de terre, il ne reste que très peu du centre historique de Huelva parmi les lieux recommandés. À environ deux kilomètres du centre-ville, sur l'avenue de la Cinta, se trouve le plus bel édifice de la ville, très aimé par les gens de Huelva, le blanc Sanctuaire de Nuestra Señora de la Cinta (Mudéjar, XVe-XVIe siècles) dédié à la patronne de la localité. Il a comme atout historique que Christophe Colomb, lors de son séjour à Huelva, devint très dévot de cette image.
Lors d'une tempête mettant en danger son navire, il se confia à la Vierge de la Cinta, venant prier devant elle dès son arrivée en Espagne en remerciement pour son intercession. Dans un intérieur gothique, il est remarquable la fresque de la chapelle centrale avec l’image de la Vierge assise. Également impportante l'excellente grille forgée du presbytère et la série de carreaux de sujets religieux et marins, oeuvres de Daniel Zuloaga.
Le Musée Provincial de Huelva est une visite obligatoire: on y voit même des vestiges des infrastructures liées à l'exploitation minière datant des temps de la domination romaine. Quelques-unes des meilleures œuvres du célèbre peintre Daniel Vázquez Díaz y sont également exposées.
Etant donné le lien de la ville avec la Grande-Bretagne et la navigation, il est convenable de visiter le Centre d’Interprétation Puerta del Atlántico. La marque anglaise domine dans le Quartier Reina Victoria, situé entre l’avenue de Guatemala et les rues Roque Barcia et Orta, consistant en un ensemble de maisons construites en 1916 par la société Río Tinto dans un style purement anglais, afin que leurs employés ne se sentent pas trop dépaysés de l'environnement britannique en dépit d'un climat complètement différent. Pour comprendre l’importante histoire industrielle de la ville, vous pouvez vous rendre au Centre d’Interprétation de Las Cocheras del Puerto, dans un bel immeuble industriel de 1909.
Au centre se trouve la Cathédrale de la Merced, construite en 1616, mais qui ne sera consacrée qu’en 1953. Il faut y contempler l'image de la Virgen de la Cinta du grand artiste Martínez Montañés et l'image du Cristo de Jerusalén.
L'église de San Pedro (XVIIIe siècle) est la plus ancienne de la ville, comme en témoignent certains vestiges de structures murales datant même du début du Moyen Âge. La silhouette de son clocher est l'un des jalons marquants de la ville. Le retable principal (XVIIIe siècle) et l’image de San Pedro (XVIe siècle) sont les plus frappants de son intérieur.
Dans la zone piétonnière se trouve l'église de la Concepción (XVIe et XVIIIe siècles) où vous pourrez admirer plusieurs toiles de Zurbarán et de belles stalles de bois.
L'Église de la Soledad (XVIe-XVIIe siècle) est un élément important de la Semaine Sainte de Huelva, car on y conserve à l’intérieur un fameux Santo Entierro.
La Casa Colón (1883), un ancien hôtel de style anglais, est actuellement un site pour la culture, siège de l'important festival du film ibéro-américain.
À la périphérie, à Punta del Sebo, où se joignent les rivières du Tinto et de l’Odiel, se trouve le Monument à la Fe Descubridora (1929), œuvre de Gertrude Vanderbilt Whitney.
Les environs de la ville reflètent le passage des civilisations anciennes. Vous pouvez voir la silhouette de l'aqueduc romain (Ier siècle apr. J.-C.) situé à El Conquero et vous rendre à l'avenue d’Andalucía, où se trouve le gisement musulman de Cabezo de la Almagra.
Une option idéale est de visiter les nombreux domaines viticoles de Bollullos et de La Palma et, en ce qui concerne l'héritage britannique, une visite à la Tombe de l'Homme qui n'a jamais existé dans le Cimetière Municipal de La Soledad est recommandée. Minas de Riotinto (77 km de Huelva) et Valverde del Camino (46 km).
Coordonnées
37° 15′ 0″ N, 6° 57′ 0″ W
Distances
Séville 93 km, Cadix 213 km, Madrid 660 km
Stationnement
De nombreux parkings publics et privés au centre-ville. Il est recommandé de garer le véhicule dans le parking situé à côté de la Casa Colón ou dans le Nuevo Mercado del Carmen.
Altitude
0-71m
Population
148 568 (2012)
Chevauchée des Rois Mages (5 janvier), Fête patronale de San Sebastián (dimanche après le 23 janvier), Carnaval, Semaine Sainte, El Rocío, Cruz de Mayo (Festival des Croix en début mai), Fêtes Colombinas (Juillet - Août), Fêtes de Nuestra Señora de La Cinta (8 septembre)
Foire de La Tapa (octobre); Festival du film ibéro-américain (novembre)
Céramique, bourrellerie, maroquinerie.